Je n'aime pas.
Nom d’une crevette avariée, je fais vraiment n’importe quoi en ce moment. Allô ? Il y a quelqu’un là-haut, aux commandes ?
Déjà dimanche… Cela passe vraiment, vraiment trop vite. Tant pis pour le fameux incident de mercredi que j’étais supposée relater. Cela n’avait rien de bien palpitant, juste une anecdote de fac. Je n’ai pas le courage de raconter.
Depuis vendredi, je suis en vacances pause pédagogique. Tout le monde s’éparpille en tous sens : J. part en Irlande, L. monte à Paris, la 2e L est encore en Thaïlande, le 3e L est récemment revenu d’Amsterdam, etc. Suis-je la seule étudiante sage/fauchée (rayez la mention inutile) qui ne s’évade pas ? Qu’est-ce que j’aimerais pourtant… Je me console en me disant que je ferai en sorte d’être fin prête pour la rentrée et les partiels qui vont avec, même si au fond je sais bien que c’est faux ( :
La nuit dernière, je me suis disputée avec C. Encore des broutilles, encore des conneries, encore des problèmes montés de toute pièce là où il n’y a pas à se faire de soucis. Il est parti vers 4h du matin, et tout ce qu’on a réussi à nous dire, c’est un "bonne nuit" empli de venin. Nous nous sommes ignorés toute la journée, aujourd’hui.
Aux alentours de 19h, je lui envoie un message pour savoir si on se voit comme prévu ce soir. Réponse une éternité plus tard, sèche et intransigeante. Je suis vite désabusée par des choses comme ça, alors je lui réponds que finalement, ça serait mieux de nous voir demain. "À la prochaine", m’a-t-il dit. Hahaha, à la prochaine ! Bon sang, qu’est-ce que ça ne lui ressemble pas.
Je n’aime pas être en froid avec lui de telle façon. Je n’aime pas ne pas savoir ce qu’il a fait de sa journée. Je n’aime pas ne pas savoir si tout s’est bien déroulé. Je n’aime pas le savoir je-ne-sais-où dans le monde, même s’il n’est pas très loin. Je n’aime pas qu’on se torture nous-mêmes pour rien. Les roses qu’il m’a offertes il y a deux jours trônent fièrement sur la table du salon. Elles, et tout ce qu’elles représentent, m’ont encouragée à laisser ma fierté de côté. Je lui ai alors envoyé un second message :
Je ne me sens pas tranquille du tout qu’on soit comme ça… on va trouver une solution. J’espère que ta journée s’est bien passée. Passe le bonjour aux tiens. Bonne nuit.
Il m’a répondu, normalement cette fois.
Qu’est-ce que je suis chanceuse d’être avec ce type !
Ce n’est pas qu’à lui de faire des efforts. Mets toi bien cela dans la caboche. Ce n’est pas qu’à lui de faire des efforts ! Tu dois t’investir, sans à chaque fois te justifier en prétendant que tu as le temps parce que du temps, on n’en a jamais.
En parlant de temps. Je suis tombée par hasard sur le concept du Bullet Journal il y a quelques jours. Certes, je suis en retard, mais l’idée m’a semblé chouette. J’ai attrapé un petit carnet moleskine qui traînait à la maison et me voilà lancée. Je suis loin d’être au niveau de toutes ces publications insta/pinterest en termes de dessins, décorations, mignonneries. Non seulement parce que ça ne me ressemble pas, mais aussi parce que je trouve tout ceci disproportionné : on passe le temps que le Bullet Journal nous a permis de libérer pour décorer celui-ci.
Autrement, j’ai monté les nouvelles chaises scandinaves que l’on a reçues hier. J’aime bricoler, faire quelque chose des mes dix doigts, la conscience suspendue le temps d’un morceau de musique.
Je m’endors, je file au lit.